JESUS


« Le Christ sera toujours un problème pour celui qui pense. »Johann Wolfgang Von GoethePour

cette œuvre originale, Pierre ALIVON a choisi de réinvestir l’imagerie religieuse afin d’en proposer une relecture moderne par le prisme de l’art numérique. À cette fin, il a puisé son inspiration au sein de l’inconscient collectif et de sa représentation du Christ crucifié. Icône d’une religion et plus universellement, symbole de l’aspiration des hommes à une foi et à un bonheur partagé. Pour réinvestir cette imagerie classique dans un cadre contemporain, la photographie, qui constitue le matériau de base de l’œuvre, a été déstructurée, maltraitée pour être ensuite reconstituée par le biais d’une technique numérique vectorielle. Les traits de l’oeuvre originelle sont fragmentés pour être enfin remplacés par de multiples pictogrammes dont le positionnement vectoriel offre une double lecture de l’œuvre. Plus le spectateur s’éloigne, plus l’image lui semble nette. À l’inverse c’est en s’approchant que la confusion s’installe ; courbes, formes et couleurs s’estompent, pour laisser place aux seuls pictogrammes qui offrent une seconde lecture de l’œuvre.

« Le plus bonheur du monde renferme un pressentiment de souffrance. »Johann Wolfgang Von Goethe

Cette œuvre se lit de haut en bas. La partie basse, Christ et croix, peut-être subdivisée en deux parties distinctes (gauche et droite). Néanmoins, ces deux parties sont interdépendantes et ce n’est qu’en les liant que l’œuvre délivre ses premières clés. D’un côté, des hommes et des femmes physiquement unis, et de l’autre, des lames de rasoirs composent le Christ et sa croix dans une irrésistible ascension. Pierre ALIVON a voulu mêler ici foi, union, souffrance, douleur et désespoir pour mettre en exergue toute la dualité de nos vies d’hier, d’aujourd’hui et de demain dans leur aspiration, au bonheur et à l’amour. La religion comme catalyseur de cette ascension.La partie haute, voûte au-dessus de la croix, peut-être interprétée comme la conséquence logique de cet affrontement intemporel entre idéaux humanistes et difficultés à les mettre en œuvre. Les pictogrammes composant le haut de l’œuvre sont autant de références à ce combat qui engendre et continue d’engendrer toutes les aberrations que nous avons pu connaître et continuerons de connaître. L’homme pris à son propre piège, piégé par ses mythes de créations qu’il n’aura pas su contrôler. La passion des hommes rejoint celle du Christ.

« L’homme comme le Christ, est fait de chair, de sang et de passion. »Alfonso Di Lernia